Blessures d’enfance et trauma : les comprendre pour avancer
- DAVID MASSAL
- 7 juin
- 3 min de lecture

Les expériences précoces nous marquent bien au-delà de l’enfance. Qu’elles soient traumatiques ou simplement insuffisamment soutenantes, elles laissent des traces dans notre manière d’aimer, de réagir, de penser, et de nous percevoir. Certaines blessures d’enfance deviennent invisibles… mais continuent d’influencer notre vie adulte. C’est là que la psychothérapie permet un travail d’élaboration et de réparation en profondeur.
Qu’est-ce qu’un traumatisme psychique ?
Un traumatisme n’est pas forcément un événement spectaculaire. Il peut s’agir de toute expérience vécue comme trop intense, trop soudaine ou trop durable, que la personne n’a pas pu comprendre, exprimer ou intégrer.
Les traumatismes d’enfance peuvent prendre des formes variées :
négligence affective ;
violence verbale, physique ou psychologique ;
harcèlement scolaire ou moqueries répétées ;
abus sexuels ou intrusions dans l’intimité ;
environnement instable, insécurisant ou absent ;
parentalisation précoce (l’enfant qui doit "tenir" la famille).
Même si ces faits sont minimisés par l’entourage ou oubliés consciemment, ils peuvent engendrer des symptômes persistants à l’âge adulte.
Quels sont les signes que ces blessures sont toujours actives ?
Les traumatismes infantiles non traités se manifestent souvent de manière indirecte :
sentiment de vide intérieur, de déconnexion de soi ;
difficultés relationnelles : peur de l’abandon, dépendance affective, méfiance excessive ;
troubles anxieux ou crises d’angoisse récurrentes ;
comportement de surcontrôle ou de suradaptation ;
troubles alimentaires ou de l’image corporelle ;
dévalorisation chronique, perfectionnisme, culpabilité diffuse.
Le corps lui-même peut porter la mémoire du trauma : tensions, douleurs inexpliquées, fatigue chronique.
Pourquoi ces blessures résistent au temps ?
L’enfant construit son psychisme à partir de son environnement. S’il n’est pas suffisamment soutenu, écouté ou reconnu, il développe des stratégies de survie psychiques : il se coupe de ses émotions, minimise ses besoins, se suradapte.
Ces stratégies, utiles à l’époque, deviennent des freins à l’âge adulte : elles enferment dans des fonctionnements qui reproduisent la douleur d’origine.
Comment la thérapie permet-elle de réparer ?
Un psychologue spécialisé dans le trauma aide à :
remettre en mots ce qui n’a jamais pu être nommé ;
établir des liens entre le passé et le présent, sans jugement ;
identifier les mécanismes de protection inconscients ;
retrouver un rapport plus serein à soi, au corps, aux émotions ;
apaiser les manifestations envahissantes (anxiété, honte, culpabilité, crises…).
Il ne s’agit pas de "revivre" le passé, mais d’en reprendre la maîtrise psychique, dans un cadre sécurisé.
Et si je ne me souviens pas de ce qui s’est passé ?
Beaucoup de personnes ne se souviennent pas clairement de leur enfance, ou doutent que leur vécu "justifie" leur souffrance actuelle. Cela ne veut pas dire que rien ne s’est produit, mais que le psychisme a mis à distance certaines mémoires pour se protéger.
La thérapie n’a pas pour but de "prouver" un traumatisme, mais d’écouter ce que le corps, les émotions, les comportements répétés racontent. Ces éléments sont autant d’indices qu’un travail de réparation est possible et légitime.
Quand consulter ?
Il est pertinent de consulter un psychologue si vous ressentez :
un mal-être durable sans cause identifiée ;
des réactions émotionnelles disproportionnées à certaines situations ;
des difficultés relationnelles récurrentes ;
un sentiment de blocage ou de répétition dans votre vie.
Le premier pas peut sembler difficile, mais il ouvre souvent la voie à une transformation profonde et libératrice.
En résumé
Comprendre ses blessures d’enfance, c’est :
mieux se connaître, avec bienveillance ;
sortir de la confusion, du doute, du repli ;
renouer avec une part de soi longtemps oubliée ;
avancer dans sa vie d’adulte avec plus de liberté intérieure.
Ce travail est proposé au Centre TCA Lyon, auprès de personnes présentant des troubles alimentaires, une faible estime de soi, des traumatismes anciens ou un mal-être d’origine relationnelle ou émotionnelle.
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